Les années ont passées, j’ai grandi, mon corps a évolué, ma scoliose s’est vraiment aggravée. Je suis alors au lycée, le chirurgien me dit que tant que je vis normalement et que je ne souffre pas, il ne faut pas que je sois opérée. Mes épaules et mon bassin sont équilibrés, je fais du sport, du kiné, ça devrait aider à ne pas trop s’empirer. Je devais donc rappeler le chirurgien que si je ne supportais plus les douleurs, si elles devenaient trop insupportables. 

J’ai eu des kinés qui prenaient beaucoup de patients en même temps, qui enchaînent les patients et qui ne prennent pas le temps avec les patients. D’ailleurs, je pense que je n’ai pas eu le suivi que j’aurais dû avoir car je portais mon corset, je faisais tout ce que je pouvais pour aller mieux. Enfin bref. En attendant, j’avais trouvé un kiné au top (qui me suis toujours d’ailleurs) qui a enfin réussi à apaiser mes douleurs, en pratiquant notamment la méthode Mézière (système de rééducation et posturologie conçue par une kinésithérapeute française).

Il faut savoir que la double scoliose a été pour moi une frustration, je n’ai pas eu réellement d’aide médicalisée, je ne peux que vous recommander de prendre un bon kiné qui saura vous écouter, vous manipuler, vous aider tout simplement. En grandissant, c’était plus compliqué de l’assumer physiquement car étant tordue, les bourrelets sont plus gros du côté gauche et ça m’a beaucoup complexée. J’en ai souffert, je ne pouvais plus me regarder dans un miroir sans éprouver du dégoût, de la colère. AH ! J’en aurais versé des larmes à cause de ce dos !!!

Puis arriva le moment où je n’arrivais plus à supporter certains gestes du quotidien, monter un trottoir, descendre une marche, faire du sport me faisaient franchement mal. Les douleurs sont apparues après mes années lycée, je faisais du sport en salle et je venais de trouver (enfin) un très bon kiné qui m’a soulagée, qui a pris le temps pour moi. Mais malheureusement, c’était trop tard. J’ai repris rendez-vous avec le Professeur ACCADBLED qui m’a dit qu’il faudrait envisager l’opération , que ça serait sans doute mieux parce que clairement j’en souffre quoi ! Quand tu arrives à un stade où même le fait de t’allonger sur ton matelas te donne l’impression d’être allongée sur de la pierre, que tu en pleures, c’est qu’il y a vraiment un problème.

Me voilà donc repartie à Toulouse pour une radio et un « bilan » avec le chirurgien. Je savais déjà ce qu’il allait me dire mais on n’est jamais réellement prêt(e) à l’entendre. Il faut donc envisager l’opération, il me dit de prendre le temps d’y réfléchir. Le chirurgien m’avait déjà rassurée sur la récupération, je suis jeune, mes épaules et mon bassin sont (par chance) bien équilibrés, je devrais me remettre rapidement. 

Je laisse passer mes deux années de BTS puis je choisis de me faire opérer à la fin du BTS, l’été avant de poursuivre mes études.

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